Si le nom du compositeur brésilien, Heitor Villa-Lobos (1887-1959) est assez connu des mélomanes, c’est souvent uniquement de nom ou pour ses quelques compositions les plus célèbres (Bachianas Brasileiras n°2 et 5 ou encore quelques pièces pour guitare). Celà n’a d’ailleurs souvent pas aidé à prendre plus au sérieux ce compositeur de génie extrêmement prolifique, car ces pièces ne peuvent pas donner une idée du monde du compositeur. Maintenant qu’une bonne part de son oeuvre est disponible au disque, ce modeste blog aura l’occasion de revenir à de nombreuses reprises sur l’oeuvre de ce compositeur pour tenter d’en baliser le chemin. Jugez plutôt : 4 opéras, 12 symphonies, 17 quatuors à cordes ne sont qu’une infime partie de son oeuvre qui comptent un nombre démentiel de partitions pour orchestre (Chôros, Bachianas Brasileiras, ballets, poèmes symphoniques, de nombreux concerto, musique de film …) et un corpus important pour le piano. A ce stade là, il vaut mieux vous donner une bonne adresse : http://www.villalobos.ca/. Vous y trouverez tout sur le compositeur, dont le catalogue des oeuvres qui compte presque 1000 occurences. D’évidence les directeurs de salle de concert ne connaissent pas assez son oeuvre, car il mérite largement de remplacer un peu les oeuvres les plus répétées de Debussy ou Stravinsky.
Ces deux noms me semblent essentiels pour décrire la musique de Villa-Lobos, et je pense qu’on peut dire qu’il s’agit des deux influences les plus identifiables. Le compositeur a voyagé en France dans les années 20. C’est là qu’il rencontre Edgar Varèse, Florent Schmitt, Paul Dukas, Paul Le Flem, Manuel de Falla qui admiraient ses compositions.
Cependant je ne m’étendrai pas plus sur le sujet, car dans le cas les oeuvres présentées ici, ne sont pas représentatives de celà. Il s’agit des oeuvres chorales a capella (sauf le Magnificat). La pièce principale est la Missa São Sebastião. Il s’agit d’une oeuvre à 3 voix pour choeur féminin, durant environ 35 minutes et rendant hommage au protecteur de Rio de Janeiro, saint Sébastien. L’oeuvre est très sobre, mélodiquement inspirée et dégage une atmosphère apaisée assez unique. Difficile de la placer dans la chronologie de l’histoire musicale, sans connaître sa date de composition, mais l’oeuvre dégage une grâce inouïe, et finalement on en redemande. L’atmosphère des autres pièces du disque est très voisine (à part la dernière). Même dans ce genre de compositions, le côté sud-américain de cette musique ressort. Un OVNI dans la galaxie classique assurrément, brillant d’un feu discret, mais qui mérite le voyage.