Ingelbrecht est un chef et compositeur qui a fait parti du cercle intime de Debussy. Aussi se connaissaient ils très bien, et a t-il toujours milité pour la musique de Debussy. Il en va de même pour son épouse, a qui l’on doit la version jouée habituellement en concert du Martyre de Saint Sébastien. Il s’agit ici d’une diffusion radio, jamais encore éditée, datant de 1951.
Dés le départ on sent qu’il manque quelque chose : la tension. La faute en particulier au tempo beaucoup trop lent tout au long de l’oeuvre. Si ce tempo est mieux venu dans l’acte 2, ou encore la scène de la tour de l’acte 3, le manque de tension est assez rédhibitoire. Il faut rajouter à celà une prise de son pas très confortable, et laissant peu de place à la profondeur. Hélas les chanteurs sont plutôt au diapason anti-dramatique de la direction. Si Henri-Bertrand Etcheverry a la voix idéale pour Golaud, et que sa maîtrise vocale peut en apprendre à tous les barytons de la discographie, dramatiquement il souffre beaucoup de la comparaison avec les chanteurs modernes qui ont fouillé le rôle. Suzanne Danco elle non plus ne marque pas les esprits, dans une Mélisande décidément peu mystérieuse. Camille Maurane reste une énigme pour la classification vocale. Les aigus semblent faciles comme un ténor, et les graves plutôt ceux du baryton. Très beau Pelléas assurément. L’Arkel de André Vessières est jeune et grave, ce qui n’est pas pour nous déplaire, habitués que nous sommes aux Golaud en fin de carrière dans ce rôle. Enfin ni Geneviève ni Yniold ne tirent leur épingle du jeu.
Béôtiens ou habitués de Pelléas passez votre chemin !
« habitués de Pelléas passez votre chemin ! »
Si tu jettes dehors ton unique commentateur, tu es sur la mauvaise voie. 🙁
Je jette tout de suite le masque à bas : j’appartiens à la coterie d’Inghelbrecht 62 (et j’aime beaucoup 61 quand même).
Pas encore écouté 51 (c’est prévu très bientôt), mais je ne suis pas vraiment d’accord : Etcheverry est justement (en tout cas chez Desormière) très investi, contrairement à Maurane il ne se contente pas d’articuler magnifiquement, il interprète aussi, un Golaud vraiment grand seigneur, très positif, mais pas du tout fade ou inoffensif (ce n’est pas le nounours grognon façon van Dam).
Non c’est là où je ne suis pas d’accord. C’est magnifique … mais c’est vraiment sans aucune arrête. Evidemment loin derrière van Dam (entre autres).