Classique ou baroque ? Si pour l’Orfeo ed Euridice de Gluck on tendrait à répondre « classique », il n’en demeure pas moins que le lien reste bien réel avec la style baroque, surtout quand c’est René Jacobs qui est à la baguette. Et cet entre-deux, auquel il faut rajouter la fusion assez importante entre airs et récitatifs, qui fait une grande partie du charme de cette partition. Chef d’oeuvre, c’est un incontournable pour tout amateur d’art lyrique qui se respecte, trop souvent connu uniquement pour son J’ai perdu mon Eurydice. (qui de mon point de vue n’est vraiment pas la partie la plus belle de l’oeuvre).
Il s’agit ici de la version italienne originale, et non de la version de Paris. Ces deux versions sont assez différentes à cause de la langue, des tessitures, et donnent une ambiance sensiblement différente. Inutile de préciser que René Jacobs tire l’oeuvre vers le style baroque, mais que c’est pour le plus grand réjouissement de nos sens. Toutes les beautés harmoniques et d’orchestration nous sont servies sur un plateau d’argent. Le rôle d’Orphée est confié à une voix féminine en la personne de Bernada Fink (dont la discographie est assez étoffée) et non à un contre-ténor. On y gagne bien sûr la rondeur et la chaleur. D’une façon générale la distribution est au diapason du chef. Bref un enregistrement recommandé.